Je suis parti en Nouvelle-Zélande pour m’ouvrir à une autre culture rugby.

J’ échange souvent avec mes collègues sur la préparation physique en France, là, je voulais voir comment travaille la meilleure nation mondiale de rugby. J’étais à un moment charnière de ma carrière de préparateur, 15 ans dans le même club du coup je voulais en profiter doper mon cv.

« J’ai, grâce à l’aide de Régis Lespinas et NZ RUGBY CONNECT, intégré le staff des Hawkes Bay Magpies pour la saison de Mitre 10 cup 2018. »

Sur place il a fallu que je fasse mes preuves pour être définitivement intégré et accepté de la part des joueurs et du staff. Ils ont pris le temps d’observer ma façon de travailler, puis, au bout de 2 à 3 semaines j’ai été complètement intégré dans l’équipe. Ma mission était la réathlétisation des joueurs après blessures et prévention des blessures sur les joueurs valides. J’ai donc travaillé en étroite collaboration avec le kiné du club.

J’ai noté une réelle différence avec ce qu’il se passe en France au niveau de l’état d’esprit. Les joueurs sont impliqués dans tout, la vie du club (lien avec les supporters, les partenaires, les écoles de la région, etc…), mais aussi dans la performance sportive à travers le travail de vidéo sur les adversaires, la vie du groupe, la préparation des matchs…

Ils sont aussi très autonomes dans le travail de la technique individuelle et y accordent une importance capitale. Les matchs en eux même sont de grande intensité, les joueurs sont très athlétiques et leur qualité technique fait que le ballon ne s’arrête jamais. J’ai adoré les voir retranscrire les attitudes qu’ils travaillent la semaine à l’entrainement lors des matchs du week-end. Pour cela ils tiennent un carnet de notes qu’ils lisent et relisent durant leur préparation jusqu’à quelques minutes du coup d’envoi !

Les kiwis ne sont pas stressés, la vie est paisible en Nouvelle-Zélande, ils appellent ça la Kiwiway.  Il y a un grand respect des gens et de la nature. Une vraie cure de zen attitude. Je me suis fait un groupe d’amis avec qui je suis toujours en contact. Ils m’ont invité pour faire ensemble des « bondfire » sur la plage, ou à plonger pour pêcher des « Pauas » (ormeaux en maori) et des « crayfish » (langoustes)… Le fait d’être en immersion complète a été primordial pour moi et m’a aidé à m’intégrer totalement à la NZ.  Je n’ai pas rencontré un seul français en 3 mois et demi.

Mon expérience à été bénéfique car elle m’a permis de voir une autre approche du rugby. Cela m’a permis de me conforter dans des principes d’entrainement auxquels je crois depuis longtemps. En France nous maternons trop les joueurs, en NZ, chacun est mis devant ses responsabilités, si un joueur ne travaille pas, il se met de côté tout seul.  Depuis mon retour à Tarbes je m’efforce de retranscrire ce que j’ai pu vivre à Hawkes Bay ! Les  mentalités sont peuvent être longues à changer mais je vois déjà certains joueurs évoluer dans leur comportement . C’est super encourageant. Je rêve de pouvoir y retourner pour y travailler de nouveau.